Famille des Ptinidae

Qui sont-ils ?

Cette famille de coléoptères comprend une centaine d’espèces dont la plupart sont des insectes à larves xylophages. Ces insectes présentent pour la plupart des couleurs ternes et généralement foncées (du marron au noir), et ont la particularité de ″faire le mort″ lorsqu’on les touche Ce sont des insectes dont la taille est comprise en général entre 2 et 9 mm de long , voisins des Bostrychidae (bostryches) et des Lyctidae (Lyctus), familles qui comprennent également de nombreuses espèces xylophages. Les espèces d’insectes qui appartenaient avant à la famille des Anobiidae font maintenant partie de la famille des Ptinidae avec la création de deux sous familles les Gibbiinae et les Ptlilininae. Les espèces présentes dans ces deux sous familles (Anobiinae et Ptininae) se différencient facilement du fait que les Anobiinae ont une allure allongée (les Ptininae ont une allure plutôt globuleuse) et les antennes de celles-ci possèdent une massue antennaire bien différencié (les antennes des Ptininae sont filiformes sans massues antennaires).

Habitus caractéristique des Anobiinae et des Gibbiinae (les Ptininae ont une allure similaire)

Sous-famille des Anobiinae Sous-famille des Ptitinae

Caractéristiques morphologiques principales et éléments de faunistique

La reconnaissance de la famille est basée sur le fait que la tête de ces insectes est non visible lorsqu’on la regarde de dessus (elle est visible pour les Lyctidae), enchâssée sous le thorax. La famille se distingue des Bostrichidae par des tibias sans éperons apicaux et des hanches postérieures possédant des sillons pour la réception des fémurs. Certaines espèces sont connues sous le nom de ″vrillettes″, en raison de l’orifice de sortie très circulaire des adultes faisant penser à l’action d’une vrille. Les larves de ces insectes vivent dans les bois morts et sont de dangereux ennemis des bois ouvrés (charpentes, meubles, boiseries, objets d’art…). Quelques espèces sont très fréquentes dans les habitations (Anobium punctatum, Oligomerus ptilinoides, Xestobium rufovillosum) et les lieux muséographiques (certaines sont devenues pratiquement anthropophiles : Anobium punctatum), où elles font de sérieux dégâts.

Éléments de biologie et dégâts

Ce sont les larves qui commettent les dégâts en digérant les constituants du bois. Les adultes ne s’alimentent pas et ne vivent que quelques semaines. Les femelles pondent leurs œufs dans les anfractuosités et les fissures du bois (jamais sur une surface lisse), et les larves pénètrent dans l’épaisseur du matériau, en créant de nombreuses galeries. La durée du cycle larvaire varie généralement de 1 à 4 an(s), selon les conditions climatiques et le degré d’altération du bois (réduction de la durée du cycle lors d’une attaque de champignons lignivores par exemple). On repère l’activité des insectes grâce aux trous d’émergence des adultes au niveau du bois (trou d’envol circulaire de 1 à 4 mm) ainsi que par la présence de vermoulure (« poudre » présente au niveau des trous d’envols résultant de la digestion du bois par les larves). La forme et la taille des vermoulures peuvent parfois permettre la caractérisation de l’espèce (par exemple, la grosse vrillette, Xestobium rufovillosum, induit une vermoulure caractéristique dont chaque grain présente une forme de lentille de 1 mm de diamètre environ). Les espèces les plus dangereuses pour les bois mis en œuvre et les bois ouvrés (charpentes, meubles, objets d’arts, boiseries ….) sont citées ci-dessous

L’Anobium punctatum ou petite vrillette, espèce cosmopolite que l’on rencontre très souvent sur les meubles, retables, sculptures, cadres de tableaux, boiseries, dans les charpentes des habitations et des monuments historiques... , préfère les bois tendres (de feuillus ou de résineux) et est considérée comme l’espèce la plus dangereuse.

Le Xestobium rufovillosum ou grosse vrillette, espèce cosmopolite, de taille plus importante que la précédente, préfère les bois durs (chêne, châtaignier, hêtre) et de préférence pré dégradés par les champignons lignivores. Cette espèce se rencontre essentiellement sur les vieux éléments en bois, surtout lorsque ces derniers sont exposés aux intempéries. De par sa taille plus importante que les autres espèces d’Anobiinae, cette dernière est particulièrement dangereuse et peut provoquer des dégâts considérables.

L’Oligomerus ptilinoides ou vrillette brune, espèce essentiellement présente dans le sud de la France et dans les pays du pourtour méditerranéen, occasionne de nombreux dégâts sur le mobilier et les objets.

Le Nicobium castaneum ou vrillette des bibliothèques s’attaque essentiellement aux livres et aux bois tendres (pin, sapin, peuplier, bouleau, aulne), et se rencontre fréquemment sur le mobilier et les sculptures, notamment celles présentes dans les églises.

Thorax et partie antérieure des élytres de quelques espèces d'Anobiinae nuisibles

Anobium Punctatium Nicobium castaneum Oligomerus ptilinoides Priobium carpini
Ernobius nollis Stegobium paniceum Lasioderma serricorne Xestobium ruffovillosum