Attagenus pellio (Linnaeus, 1758)

Synonyme(s) : 

  • Dermestes bipunctatus De Geer, 1774 
  • Dermestes macellarius Fabricius, 1781 
  • Dermestes cylindricornis Schrank, 1785
  • Megatoma atra Herbst, 1792 
  • Megatoma schranki Kugelann, 1792
  • Dermestes pellio Linnaeus, 1758

Noms usuels

  • Attagène des peaux, Attagène des pelleteries, Dermeste des pelleteries
  • Two-spotted carpet beetle
  • Gorgojo dos manchas de las alfombras
  • Gefleckter Pelzkäfer

Classification :

  • Ordre :  Coleoptera
  • Famille :  Dermestidae
  • Genre :  Attagenus
  • Espèce :  pellio

Indice de fréquence :

5
Posté par fabien le
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Généralités

Les espèces du genre Attagenus sont très proches de celles appartenant au genre voisin Dermestes mais on peut aisément les différencier de ces dernières par la présence d’un ocelle sur le front et leur taille légèrement plus petite. Les Attagenus sont représentés en France par une quinzaine d’espèces, plusieurs d’entre elles sont susceptibles de se trouver dans les maisons et les lieux patrimoniaux.  Cependant, en France, seules 2 espèces A. pellio et A. unicolor (Brahm), ce sont d’ailleurs les plus fréquentes, sont importantes au point de vue économique car elles sont susceptibles de causer des dégâts importants.

Comme la plupart des espèces d’Attagènes domestiques, l’adulte de l’Attagenus pellio n’est quasiment pas nuisible et d’ailleurs il se nourrit très peu. C’est un bon voilier et dans la nature, il est fréquent, en été, de le trouver sur des fleurs, en particulier celles d’ombellifères, où il consomme un peu de leur pollen et leur nectar. Seules les larves des attagènes sont responsables de déprédations sur des matériaux et produits variés.

La larve de l’attagène des peaux a un régime alimentaire polyphage avec une tendance marquée vers la nécrophagie, elle se nourrit, entre autre, de cadavres desséchés d’où les importants dégâts qu’elle peut causer dans les collections entomologiques ou celles d’animaux naturalisés.

A l’extérieur, elle infeste également les nids d’oiseaux, d’abeilles ou de rongeurs, où elle consomme des fragments de plumes, poils, peaux et os. Toutefois, dans des conditions expérimentales la larve supporte aussi un régime uniquement végétal.

Un récit de marin raconte qu’en 1592, les Dermestes furent responsables de la perte d’un navire marchand qui transportait des centaines de manchots morts. Les larves des dermestes étaient tellement nombreuses qu’elles avaient fini par creuser des galeries dans les boiseries de la cale faisant ainsi couler le navire.

Comme les autres espèces du genre, l’adulte de l’Attagenus pellio est fortement attiré par les lumières. A l’intérieur des locaux on le trouve souvent virevoltant au bord des fenêtres, en quête d’une issue vers l’extérieur. Ce comportement permet de le piéger aisément avec des lampes à rayons ultraviolets.

Critères de reconnaissance

Adulte

Taille    

3,5 à 6,5 mm de longueur. Comme pour beaucoup d’autres insectes des denrées la taille des adultes (et des larves) est variable, elle dépend directement de la nourriture disponible, de la richesse en nutriments des matières consommées et de la compétition larvaire.

Aspect

Corps en ovale allongé, environ 2,25 fois plus long que large, et arrondi aux extrémités. La tête est petite, légèrement dégagée du prothorax, elle possède un ocelle médian frontal. Les antennes des mâles et des femelles ont 11 articles, les 3 derniers forment une massue très nettement différenciée. Le mâle se différencie de la femelle par sa taille légèrement plus petite et son dernier segment antennaire qui est beaucoup plus long que le précédent.

Coloration

Uniformément brun très sombre à presque noir. Les élytres sont légèrement moins sombres que le pronotum. La face ventrale, de couleur noire, est recouverte d’un duvet de fines soies courtes et grisâtres L’Attagenus pellio est facilement reconnaissable et se distingue aisément des espèces voisines par la présence de taches blanchâtres ; il y en a 3 (2 latérales et une médiane) à la base du pronotum et 1 au milieu de chaque élytre.

 

Larve


Taille

Elle atteint 6,5 mm (à son développement complet).


Aspect


Régulièrement amincie d’avant en arrière, convexe en dessus et aplatie en dessous. La tête est plutôt arrondie, et la partie terminale de l’abdomen porte un pinceau de longs poils roux. La larve est recouverte, sur tout le corps, d’une pubescence soyeuse, serrée et dirigée vers l’arrière. L’extrémité postérieure de la larve est caractérisée par une très longue touffe de soies.


Coloration


Sur le dessus la larve est brun roux à brun très sombre (en fin de développement), avec une alternance de bandes claires et de bandes brunes, ces dernières plus larges. Sur le dessous la larve est blanc-jaunâtre. Tête de couleur brun miel. Des zones plus claires sont visibles latéralement, aux bords avant et arrière de chaque segment abdominal.

Cycle de développement

La durée moyenne du cycle est généralement supérieure à 1 an mais peut s’étaler jusqu’à près de 3 ans, en conditions défavorables extrêmes. Comme pour beaucoup d’autres insectes domicoles, la durée du cycle complet de l’attagène des peaux est très dépendante des facteurs de température et d’hygrométrie ambiantes, ainsi que de la richesse nutritive des aliments consommés par la larve.

L’accouplement à lieu le plus souvent en mai et juin. La femelle pond de 50 à 150 œufs qu’elle dépose dans des petites anfractuosités (fentes de parquets, plis de lainages, tapis,…), mais toujours à proximité de la nourriture dont la larve aura besoin pour se développer. L’incubation dure de 5 à 12 jours selon la température ambiante (plus il fait chaud, plus elle est rapide). Dans des conditions de températures optimales de développement (proches de 25°) la larve effectue 5 à 11 mues successives (20 au maximum) sur une période d’environ 10 mois.

La nymphose s’effectue généralement en début d’été de l’année suivante et dure de 7 à 10 jours. Selon les conditions ambiantes l’hivernation se fait soit à l’état larvaire soit au stade adulte.

La longévité de l’adulte ne dépasse pas 6 semaines. L’Attagenus pellio fréquente de préférence les lieux sombres.

Matériaux infestés

  • Amidon

  • Chitine

  • Collagène

  • Épices, végétaux, herbiers

  • Kératine

L’Attagenus pellio est particulièrement redouté dans les collections entomologiques et zoologiques où il peut y faire des dégâts considérables. Nécrophage, il peut aussi se développer aux dépens de cadavres de rats, de souris et d’insectes et il se nourrit de minuscules fragments de plumes, poils, peaux et d’excréments ; d’où l’intérêt de tenir propres et dépoussiérés les lieux où ces insectes sont susceptibles de se trouver.

Cependant le régime alimentaire de l’attagène des peaux est aussi très varié : produits végétaux en voie d’altération (farines diverses, blé, riz), tissus de garniture contenant de la laine, coton, rayonne, jute, lin ; vêtements, fourrures, lainages, cuirs, peaux, tapis, tentures, soies naturelle et synthétique, lait en poudre,…

Généralement la larve perfore les tissus en s'aidant de points d'appui ainsi ses attaques se feront au niveau des coutures.

Répartition géographique

Cette espèce est devenue cosmopolite, mais elle est surtout fréquente dans les régions tempérées.