Dermestes murinus (Linnaeus, 1758 )

Synonyme(s) : 

  • Dermestes nebulosus DeGeer, 1774 
  • Dermestes marinus Fabricius, 1787 
  • Dermestes catta Panzer, 1789 
  • Dermestes cadaverulentus Olivier, 1790 
  • Dermestes roseiventris Laporte, 1840

Noms usuels

Classification :

  • Ordre :  Coleoptera
  • Famille :  Dermestidae
  • Genre :  Dermestes
  • Espèce :  murinus

Indice de fréquence :

2
Posté par fabien le
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Généralités

La plupart des espèces de Dermestidae d’intérêt économique sont cosmopolites, elles ont été transportées involontairement par l’homme, depuis plusieurs dizaines de siècles voire de millénaires.


Environ 34 espèces de Dermestidae (on en connaît 86 espèces en France) sont susceptibles d’infester nos musées, nos lieux patrimoniaux, nos entrepôts, nos maisons,… dès lors qu’elles y trouvent une nourriture appropriée. Le genre Dermestes renferme, à lui seul, en France, plus du quart des espèces de la famille et c’est celui, parmi les Dermestidae, qui compte le plus d’espèces domicoles, bien que celles-ci soient répandues aussi dans la nature. Les Dermestes (littéralement « mangeurs de peau » sont essentiellement carnivores et nécrophages et leur larves voraces (souvent cannibales) se nourrissent de dépouilles et restes d’animaux (os, plumes, poils, peaux, chaires, …) et d’insectes desséchés, de pupes ou de nymphes (voir chapitre « Matériaux infestés ». Ces insectes vifs et à la marche rapide, sont capables de repérer leur nourriture de très loin (plusieurs centaines de mètres).


Les Dermestes (littéralement « mangeurs de peau ») sont essentiellement carnivores et nécrophages et leur larves voraces (souvent cannibales) se nourrissent de dépouilles et restes d’animaux (os, plumes, poils, peaux, chaires, …) d’insectes desséchés, de pupes ou de nymphes (voir chapitre « Matériaux infestés »). Ces insectes vifs et à la marche rapide, sont capables de repérer leur nourriture de très loin (plusieurs centaines de mètres).


Par son facies trapu, en ovale allongé et l’absence d’ocelle médian sur le front le genre Dermestes est facilement reconnaissable. Dix autres espèces de Dermestes font ici l’objet de fiches, il s’agit de D. ater, D. bicolor, D. carnivorus, D. frischii, D. haemorrhoidalis, D. lardarius, D. maculatus, D. mustelinus, D. peruvianus et D. undulatus. Le lecteur pourra se reporter à ces autres fiches descriptives pour plus d’informations, générales ou spécifiques, sur ces ravageurs.


Les Dermestes spp. sont fréquemment associés aux cadavres humains. En criminologie et en entomologie forensique, ils font partie de la cohorte des insectes (ils sont plusieurs dizaines) utilisés par la police scientifique. Cependant ces Dermestes spp. sont peu fiables pour l’estimation de l’intervalle post-mortem, car il peuvent être attirés sur un cadavre aussi bien quelques jours après la mort, que plusieurs mois après. Par contre les déjections larvaires se révèlent très utiles pour détecter la présence d’éventuels produits toxiques (drogues, poisons), du fait que ceux-ci sont rapidement dégradés dans le corps humain.


Le Dermestes murinus recherche préférentiellement les viandes séchées, les peaux et les cuirs (reluires,…), il peut être très nuisible dans les musées (où il s’attaque aux collections zoologiques (insectes, animaux naturalisés)) et dans les bibliothèques d’ouvrages anciens. Il peut également infester et consommer toutes denrées à base de viande séchée (ex. dans les greniers à fumage et séchage de charcuteries).


Dermestes murinus appartient (comme D. carnivorus, D. frischii, D. maculatus, D. mustelinus et D. undulatus) au sous-genre Dermestinus, dont les adultes sont caractérisés par la dense pilosité (crayeuse, blanchâtre, orangée ou brun jaunâtre) de la face ventrale de l’abdomen, qui masque la cuticule.

Critères de reconnaissance

Adulte

Taille

6,5 à 9 mm

Aspect    

Insecte trapu, de forme ovale et allongée, environ 2,3 fois plus long que large.
Les 3 derniers segments antennaires forment une massue volumineuse et compacte.
Le mâle se distingue aisément de la femelle par la présence d’une petite touffe de poils noirs au milieu du 3ème et du 4ème sternite abdominal.
L’angle apical des élytres n’est ni denté ni crénelé.

Coloration    

Elytres et thorax de couleur noire, mouchetés de fines et courtes soies blanchâtres, celles-ci forment des vagues ou marbrures plus ou moins nettes selon la fraicheur de l’individu.
Il y a en outre des petites zones de soies rousses à orangées, surtout localisées autour des mandibules et des yeux.


Le pronotum est pourvu de deux petites touffes de poils roux.
L’écusson présente une touffe très visible de soies dorées. Les antennes et les pattes sont noirâtres, les tarses sont parfois brun jaunâtre, surtout en dessous).


La face ventrale de l’abdomen est presque entièrement de couleur blanc-rosé à l’exception d’une tache latérale noire de part et d’autre des 5 premiers sternites et de 2 taches basales noires sur le dernier (le 6ème).
En outre, l’extrémité du dernier sternite est entièrement noire.

Larve

Taille

Elle atteint 10 à 13 mm en fin de développement.

Aspect    

Allongée, régulièrement amincie d’avant en arrière. Cuticule dure et coriace. Face dorsale des segments abdominaux luisante et sans pilosité. Présence sur le 9ème segment abdominal (le dernier), de 2 fortes pointes (appelées urogomphes).
Vue de profil, ces pointes sont dirigées vers l’arrière.

Coloration    

Coloration générale brun très foncé.
Note : Les caractères morphologiques ou de coloration, mentionnés ici ne sont utilisables qui si l’on a affaire à des larves âgées ; celles-ci, en général, de longueur égale ou supérieure à 10 mm.

Cycle de développement

La biologie du Dermestes murinus est mal connue mais il semble qu’elle soit assez proche de celle de Dermestes lardarius rappelée ci-dessous.
Les conditions optimales de développement sont de 20 à 22° C  avec une  humidité relative de 65% La fécondité est impossible en dessous de 15° C et au-dessus de 30° C ; par contre elle est (comme il est de règle chez beaucoup d’insectes des denrées), optimale lorsque le substrat infesté est très riche en nourriture et surtout en eau.
La femelle peut pondre plus d’une centaine œufs sur une période pouvant s’étendre jusqu’à 6 mois. Elle les dépose, isolément ou par petits groupes, dans les anfractuosités des substrats infestés.


Le nombre des stades larvaires nécessaires au complet développement dépend de la température ambiante, il varie de 6 à 8.
Comme chez tous les Dermestes domicole, la nymphose à lieu dans une petite cavité de quelques millimètres, creusée plus profondément dans le substrat. La mue imaginale se déroule en général pendant les mois chauds.


L’imago restera quelques jours dans sa nymphe avant de s’envoler vers l’extérieur.
La longévité de l’imago ne dépasse pas plus de 7 mois en milieu tempéré et diminue fortement lors de températures plus élevées.
Il peut y avoir jusqu‘à 3 générations par an.

Matériaux infestés

  • Chitine

  • Collagène

  • Kératine

Du fait de son régime exclusivement carnivore et nécrophage, Dermestes murinus se nourrit de toutes sortes de matières animales mortes. Bien que cet insecte soit surtout redouté dans les entrepôts de denrées alimentaires animales (jambons, saucisses, charcuteries diverses, poissons  séchés,…) il peut aussi occasionner de sérieux dégâts dans les bibliothèques (aux reliures, parchemins,…) et dans les collections zoologiques (insectes, animaux naturalisés,…).


Dermestes murinus peut, comme d’autres dermestes, se développer en nombre aux dépens d’un simple cadavre d’oiseau, de souris ou de rat, d’un nid de guêpes,…. Aussi, il est vivement conseillé de tenir propres les locaux à risques.


Outre les dégâts dus à son alimentation la larve de Dermestes murinus, peut, lors de sa recherche d’un abri de nymphose, perforer le substratum nourricier, mais il lui arrive fréquemment de forer ou transpercer  toutes sortes de matériaux, y compris du bois, des tuyaux (même en en plomb), des isolants, …. amplifiant ainsi, de façon considérable, sa nuisibilité. Ajoutons que l’adulte peut, lui aussi, lors de sa sortie à la suite de la nymphose, occasionner des dégâts similaires.

Répartition géographique

Contrairement à plusieurs autres espèces de Dermestes domicoles, qui sont cosmopolites, D. murinus est seulement présent dans la région paléarctique.
Rappelons que son développement est optimal entre 20 et 22° C avec 65% d’humidité relative, ce qui limite considérablement ses possibilités d’invasion, en particulier vers des régions chaudes du globe.
Cette espèce est largement présente en Europe même si ça n’est pas l‘une des plus fréquemment rencontrées dans les lieux patrimoniaux.