Dermestes mustelinus (Erichson, 1846 )

Synonyme(s) : 

Noms usuels

Classification :

  • Ordre :  Coleoptera
  • Famille :  Dermestidae
  • Genre :  Dermestes
  • Espèce :  mustelinus

Indice de fréquence :

2
Posté par fabien le
Retour à la liste

Généralités

La plupart des espèces de Dermestidae d’intérêt économique sont cosmopolites, elles ont été transportées involontairement par l’homme, depuis plusieurs dizaines de siècles voire de millénaires.
Environ 34 espèces de Dermestidae (on en connaît 86 espèces en France) sont susceptibles d’infester nos musées, nos lieux patrimoniaux, nos entrepôts, nos maisons,… dès lors qu’elles y trouvent une nourriture appropriée. Le genre Dermestes renferme, à lui seul, en France, plus du quart des espèces de la famille et c’est celui, parmi les Dermestidae, qui compte le plus d’espèces domicoles, bien que celles-ci soient répandues aussi dans la nature.

Les Dermestes (littéralement « mangeurs de peau » sont essentiellement carnivores et nécrophages et leur larves voraces (souvent cannibales) se nourrissent de dépouilles et restes d’animaux (os, plumes, poils, peaux, chaires, …) et d’insectes desséchés, de pupes ou de nymphes (voir chapitre « Matériaux infestés ». Ces insectes vifs et à la marche rapide, sont capables de repérer leur nourriture de très loin (plusieurs centaines de mètres).
Les Dermestes (littéralement « mangeurs de peau ») sont essentiellement carnivores et nécrophages et leur larves voraces (souvent cannibales) se nourrissent de dépouilles et restes d’animaux (os, plumes, poils, peaux, chaires, …) d’insectes desséchés, de pupes ou de nymphes (voir chapitre « Matériaux infestés »). Ces insectes vifs et à la marche rapide, sont capables de repérer leur nourriture de très loin (plusieurs centaines de mètres).


Par son facies trapu, en ovale allongé et l’absence d’ocelle médian sur le front le genre Dermestes est facilement reconnaissable. Dix autres espèces de Dermestes font ici l’objet de fiches, il s’agit de D. ater, D. bicolor, D. carnivorus, D. frischii, D. haemorrhoidalis, D. lardarius, D. maculatus, D. murinus, D. peruvianus et D. undulatus. Le lecteur pourra se reporter à ces autres fiches descriptives pour plus d’informations, générales ou spécifiques, sur ces ravageurs.


Les Dermestes spp. sont fréquemment associés aux cadavres humains. En criminologie et en entomologie forensique, ils font partie de la cohorte des insectes (ils sont plusieurs dizaines) utilisés par la police scientifique. Cependant ces Dermestes spp. sont peu fiables pour l’estimation de l’intervalle post-mortem, car il peuvent être attirés sur un cadavre aussi bien quelques jours après la mort, que plusieurs mois après. Par contre les déjections larvaires se révèlent très utiles pour détecter la présence d’éventuels produits toxiques (drogues, poisons), du fait que ceux-ci sont rapidement dégradés dans le corps humain.


Dermestes mustelinus est essentiellement nécrophage mais ce régime n’est pas exclusif. L’espèce est fréquente dans les nids d’insectes, en particulier ceux de la processionnaire du pin, mais elle a été aussi signalé comme nuisible aux champignons cultivés.
Cette espèce est l’une des moins fréquente dans les lieux patrimoniaux mais, bien qu’on ne dispose que de très peu d’informations sur  sa biologie, il nous a semblé utile de la présenter ici, afin de ne pas la confondre éventuellement avec d’autres espèces qui lui sont proches (voir chapitre « Espèce(s) apparenté(s) ».


Dermestes mustelinus appartient (comme D. carnivorus, D. frischii, D. maculatus, D. murinus et D. undulatus) au sous-genre Dermestinus, dont les adultes sont caractérisés par la dense pilosité (crayeuse, blanchâtre, orangée ou brun jaunâtre) de la face ventrale de l’abdomen, qui masque la cuticule.

Critères de reconnaissance

Adulte

Taille    

6,5 à 7,5 mm

Aspect    

Petite espèce, trapue, de forme ovale, environ 2,2 fois plus long que large.
Les 3 derniers segments antennaires forment une massue volumineuse et compacte.
Le mâle se distingue aisément de la femelle par la présence d’une petite touffe de poils ocre-brun au milieu du 3ème et du 4ème sternite abdominal.
L’angle apical des élytres n’est ni denté ni crénelé.

Coloration    

Thorax et élytres de couleur brun foncé, presque entièrement recouverts d’une dense pubescence de soies jaune-grisâtre, formant une moucheture de taches irrégulières.
La face ventrale de l’abdomen est presque entièrement de couleur blanc nacré à l’exception d’une petite tache latérale noire de part et d’autre des sternites ; le dernier sternite est en grande partie brun-foncé

Larve


Taille    

Elle atteint 9 à 13 mm en fin de développement.

Aspect    

Allongée, régulièrement amincie d’avant en arrière. 

Coloration    

Note : Les caractères morphologiques ou de coloration, mentionnés ici ne sont utilisables qui si l’on a affaire à des larves âgées ; celles-ci, en général, de longueur égale ou supérieure à 9mm.

Cycle de développement

La biologie du Dermestes mustelinus est encore mal connue. D’après le peu d’éléments dont on dispose il semble cependant qu’elle soit assez proche de celles de Dermestes lardarius ou encore de D. murinus (voir fiches correspondantes). Cependant le développement de D. mustelinus exigerait des températures de 3 à 5 °C supérieures à celles des 2 autres espèces précitées.

Matériaux infestés

  • Chitine

  • Collagène

  • Kératine

Espèce rarement signalée comme nuisible dans les lieux patrimoniaux, mais elle est susceptible, comme la plupart des autres espèces du genre Dermestes, de provoquer des dégâts dans les collections zoologiques (insectes, animaux naturalisés,…) ou encore dans les bibliothèques, s’attaquant aux reliures, parchemins,…


Dermestes mustelinus peut aussi, se développer en nombre aux dépens d’un simple cadavre d’oiseau, de souris ou de rat, d’un nid de guêpes,…. Aussi, il est vivement conseillé de tenir propres les locaux à risques.
Outre les dégâts dus à son alimentation la larve de Dermestes mustelinus peut, lors de sa recherche d’un abri de nymphose, perforer le substratum nourricier, mais il lui arrive fréquemment de forer ou transpercer  toutes sortes de matériaux, y compris du bois, des tuyaux (même en en plomb), des isolants, …. amplifiant ainsi, de façon considérable, sa nuisibilité.

Ajoutons que l’adulte peut, lui aussi, lors de sa sortie à la suite de la nymphose, occasionner des dégâts similaires.

Répartition géographique

Contrairement à plusieurs autres espèces de Dermestes domicoles, qui sont cosmopolites, D. mustelinus (comme D. murinus) est seulement présent dans la région paléarctique. C’est surtout une espèce du sud de l’Europe et particulièrement de la région méditerranéenne