Lyctus linearis et L. brunneus ont globalement un cycle de développement quasi identique.
Il varie de 80 à 300 jours (voire 2 ans) selon les conditions ambiantes et la valeur nutritive du substrat nourricier.
Les adultes apparaissent dès le mois d'avril et ont une activité crépusculaire. Les femelles pondent leurs œufs dans des petites anfractuosités des vaisseaux du bois (diamètre supérieur à 0,05 mm), celui ci doit être sec, intact et toujours très riche en amidon. La fécondité moyenne est d'une vingtaine d'œufs; ils sont pondus isolément (ils sont pondus par petits groupes de 2 à 6 chez L. brunneus). Les œufs sont translucides et ronds (1 mm) mais ils sont très souples ce qui leur permet d'être insérés dans des cavités plus petites que le diamètre de l'œuf. L'incubation dure 1 à 2 semaines (selon les facteurs thermo hygrométriques ambiants). Le développement larvaire est variable, les larves restant inactives en hiver et si les conditions ambiantes ne leurs sont pas favorables. Les larves néonates vivent dans des galeries larges de 1 à 3 mm, qu’elles creusent dans le sens du fil du bois, ce qui les différencient des Vrillettes (cf. par exemple fiches Anobium punctatum et Xestobium rufovillosum) dont les galeries partent dans toutes les directions.
Ces galeries sont souvent bouchées par de la vermoulure ayant un aspect de farine très fine et très volatile (texture fleur de farine). Cette vermoulure est parfois visible à l’extérieur ce qui est un bon indicateur de la présence de ce redoutable ravageur. Une fois son développement terminé la larve se transforme en nymphe et le stade nymphal dure de 2 à 3 semaines.
Quand l'adulte est formé, il s’aménage une petite logette toute proche de la surface où il séjournera environ 4 jours puis il creusera un trou vers l'extérieur afin de se libérer et prendre son envol. Notez que l'orifice de sortie du Lyctus brunneus est rond, comme celui des Vrillettes.
La période d’émergence des adultes se situe entre Avril et Septembre, il peut y avoir 2 à 3 générations annuelles dans les locaux chauffés avec une température s'échelonnant de 17 et 23° C, pour un taux d’humidité compris entre 40 et 60% à l’extérieur et de 14% dans le bois (en dessous de 7% d'humidité les larves ne peuvent pas se développer).
La longévité de l’adulte mâle est d'environ 2 mois, celle de la femelle de 4 mois.

Le Lyctus linearis infeste plus particulièrement les parquets, lambris, plinthes, encadrement de portes ou fenêtres, meubles et toutes menuiseries et objets en bois dans lesquels les larves creusent d’innombrables galeries qui fragilisent la robustesse du bois, le faisant parfois littéralement tomber en poussière.
Lorsque l'on constate les trous d’envol de cet insecte en surface, il est généralement trop tard pour intervenir car le matériau infesté est alors souvent truffé de galeries.
Cet insecte affectionne particulièrement les parties tendres (aubier) des feuillus comme le chêne, châtaignier, frêne, noyer, orme, saule, cerisier mais plus rarement le hêtre et le peuplier.
Les bois tropicaux particulièrement riches en amidon : arachi, koto, okoumé, limba, lomba, ramin … ainsi que le bambou, acacia, acajou … sont également ravagés par le Lyctus ligné (sans oublier le contre-plaqué qui est souvent fabriqué à partir des bois cités plus haut).
Il est important de signaler que les bois de résineux ne sont jamais attaqués par cet insecte (mais ils le sont par d'autres (cf. par exemple fiche Hylotrupes bajulus)).

Originaire de régions tropicales le Lyctus linearis est devenu cosmopolite de par l'important commerce international lié au bois. On le retrouve même dans certains pays réputés à climat plutôt froid, comme la Finlande et la Suède.