Plodia interpunctella (Hübner, 1813)

Synonyme(s) : 

Noms usuels

  • Pyrale de la farine ; Teigne des fruits secs ; Pyrale indienne des fruits secs
  • Indian Meal Moth
  • Palomilla bandeada del trigo ; Palomilla fajada del trigo
  • Kupferfarbige Dörrobstmotte ; Dörobstmotte

Classification :

  • Ordre :  Lepidoptera
  • Famille :  Pyralidae
  • Genre :  Plodia
  • Espèce :  interpunctella

Indice de fréquence :

4
Posté par fabien le
Retour à la liste

Généralités

Plodia interpunctella appartient à la famille des lépidoptères Pyralidae, qui compte environ 230 espèces en France. La plupart des Pyralidae vivent, aux stades larvaires, aux dépens de plantes sauvages ou parfois cultivées. Cependant, cette famille regroupe en France, une dizaine d’espèces domicoles dont certaines sont nuisibles à diverses denrées surtout d’origine végétale. Elles appartiennent, pour la plupart d’entre-elles au genre Ephestia (Cf. fiche correspondante), Plodia interpunctella est la seule espèce française du genre.
En France, P. interpunctella est incontestablement l’espèce la plus fréquente et la plus nuisible dans les maisons, les usines et les entrepôts de stockages de produits amylacés, de fruits secs,… et certains de leurs produits dérivés. Ses larves ne consomment pas le bois, le papier, le cuir, la laine ou les peaux,… et de ce fait,  dans les lieux patrimoniaux, elles ne peuvent s’avérer nuisibles que dans la mesure où il s’y trouve une nourriture appropriée à leur développement (cf. Matériaux infestés).
L’adulte, bien que facilement reconnaissable, est particulièrement discret, et de plus il n’est actif que la nuit. Comme la plupart des adultes de Lépidoptères, il ne nourrit quasiment pas et n’est donc pas directement nuisible.

 

Critères de reconnaissance

Adulte

Taille

15 à 20 mm d’envergure et 8 à 10 mm de longueur (aile repliées).


Aspect


Insecte frêle 4 fois plus long que large. Au repos les ailes sont repliées « en toit » sur le corps. La tête est allongée du fait de la projection des palpes en avant. Les antennes atteignent les 3/4 de la longueur du corps. Présence, sur la tête, d’une touffe d’écailles en corne.


Coloration


Les ailes antérieures sont gris-jaunâtre sur presque toute leur moitié basale et brun rougeâtre, plus ou moins cuivrée sur l’autre portion. Une bande noirâtre sépare ces 2 zones de couleur. Cette coloration caractéristique des ailes permet d’identifier aisément l’imago, particulièrement lorsqu’il est au repos. Les ailes postérieures sont plus claires que les antérieures et uniformément d’un gris-jaunâtre.
Note : les adultes, surtout s’ils sont âgés, ont souvent les ailes frottées de sorte que leur livrée particulière est estompée et dans ce cas, on peut les confondre avec des espèces voisines, en particulier des Ephestia.

 

Larve

Taille


12 à 14 mm de longueur.


Aspect


La chenille est libre bien qu’elle puisse se trouver au milieu de toiles ou de fourreaux lâches. C’est une larve boudinée.


Coloration


Tête et 1er segment thoracique brun clair en dessus, le reste du corps gris blanc ou parfois jaunâtre.
Note : l’identification spécifique des larves de Pyralidae est difficile et demande, outre des moyens optiques appropriés, une très bonne connaissance de la morphologie et de la chétotaxie. Il ne nous a pas paru opportun ici de donner les caractères précis, propres à cette espèce comme à celles des autres pyrales (Ephestia spp.,…) retenues dans cette base.

 

Cycle de développement

Les adultes ont une activité nocturne et se tiennent, dans la journée, à l’abri de la lumière. Ils sont capables de repérer leur nourriture (celle de leurs larves) à plusieurs centaines de mètres.
Après l’accouplement, qui se déroule en général au crépuscule, la femelle pond de 60 à près de 400 œufs, qu’elle dépose isolément, ou par petits paquets (de 10 à 30 au maximum) à la surface du substrat nourricier ; ces œufs ovales mesurent de 0,3 à 0,5 mm de longueur, ils sont gris-blanchâtres et ne sont pas fixés au substratum.
La fécondité est très dépendante du type de substrat infesté et de la température. La durée d’incubation est variable selon les conditions ambiantes et dure,  de 2 à 10 jours (10 à 18° C, 7 à 21° C et seulement 2 à 32° C) ; avec une d’humidité relative de 40 à 60%. En conditions défavorables l’incubation peut durer 2 à 3 semaines (voire plus). La femelle meurt peu après la ponte. Au cours de son développement la larve passe par 5 stades (rarement 6 ou 7).
Pour une même population et sur un même substrat nourricier, l’évolution larvaire peut être très variable dans le temps. Elle est en moyenne d’un mois mais peut varier de 16 jours à plusieurs mois. Le développement larvaire n’est pas dépendant des saisons mais seulement de la température ; il est impossible en dessous de 17° C de même qu’au-dessus de 37° C, avec un taux d’humidité relative inférieur à 40%. C
Cette espèce peut très bien avoir un cycle continu en hiver dans les lieux chauffés. Les chenilles évoluent en tissant abondamment des toiles soyeuses facilement décelables à la surface du substratum. Une soudaine variation de température peut ralentir le développement larvaire et entraine alors la diapause de la larve ; cette dernière peut toutefois poursuivre son développement dès que la température redevient plus clémente.
Une fois son développement terminé la chenille cherche un endroit adéquat pour se nymphoser (chrysalider). Cette nymphose (chrysalidation) peut avoir lieu assez loin (plusieurs mètres) de la source de nourriture. Les sites de nymphose sont situés à l’abri de la lumière et sont très  diversifiés (anfractuosités diverses, dos des meubles, plinthes, coins de fenêtre ou de plafonds,…).    La nymphe mesure de 6 à 11 mm de longueur, elle est marron clair et généralement enfermée dans un cocon lâche de couleur blanc-grisâtre. La nymphose dure de 6 (à 30°) à 30 jours, parfois beaucoup plus, elle est très dépendante de la température ambiante.
Cette espèce peut développer 2 à 3 générations au nord et jusqu’à 5 dans le midi. Dans ce dernier cas les chenilles sont actives pratiquement tout l’année et la période d’activité des adultes (dans des locaux) peut également couvrir toute l’année dans des conditions optimales de température.
La longévité de l’adulte ne dépasse guère 3 semaines, un peu moins pour la femelle qui meurt en général peu de temps après la ponte. La durée moyenne du cycle complet de développement de cette espèce, de l’œuf à l’adulte est de 27 (conditions optimales) à plus de 300 jours. Les milieux éclairés sont défavorables à cette espèce par exemple, l’activité de l’adulte et la ponte sont fortement réduite dans un milieu très éclairé.

 

Matériaux infestés

  • Amidon

Plodia interpunctella affectionne les endroits clos, discrets et où il y a peu de passage.
L’observation du vol du Plodia interpunctella peut indiquer si le lieu dans lequel il évolue est infesté ou non. En effet, si cette espèce vole en papillonnant et tourbillonnant au-dessus du substrat c’est un signe certain que ce dernier est infesté. Par contre un vol en ligne droite signifiera que l’adulte n’est que de passage. Sa présence passe souvent inaperçue mais dès lors qu’on aura repérer un adulte il faudra rechercher le (ou les) foyer infesté.   Ce papillon est particulièrement fréquent (surtout dans le midi de la France) dans les maisons, les entrepôts, les moulins, les boulangeries, granges,… On peut considérer que le régime alimentaire de Plodia interpunctella est polyphage mais cet insecte infeste plus particulièrement les céréales et leurs produits dérivés (pâtes, farines), les denrées déshydratées (légumes, nombreux fruits et champignons secs), les gâteaux secs, le chocolat, le lait en poudre, certaines épices ainsi que des aliments secs pour chiens et chats.
Rappelons que cette espèce (ses larves) ne consomme pas le bois, le papier, le cuir, la laine ou les peaux,… et de ce fait,  dans les lieux patrimoniaux, elle ne peut s’avérer nuisible que dans la mesure où il s’y trouve une nourriture qui lui convient. Ca n’est donc que certains musées et des lieux patrimoniaux particuliers qui peuvent être contaminés par ce ravageur. Outre les effets directs dus à l’alimentation des larves, la présence de nombreux fils de soie gluante peut parfois endommager le substrat lorsque les populations deviennent très importantes.

 

Répartition géographique

Plodia interpunctella est maintenant quasiment cosmopolite.
Ce lépidoptère est largement distribué dans presque toute l’Europe, bien que plus fréquent au sud qu’au nord.