Après l’accouplement, la femelle pond de 100  à 150 œufs blanchâtres, qu’elle dépose individuellement ou par petits paquets sur le substrat nourricier.
Les œufs sont pondus sur tous types de matériaux en laine ou en tissus non synthétiques ainsi que sur des peaux animales ; ils ne sont pas fixés au substratum.

A l’extérieur, la ponte se déroule toujours pendant les mois les plus chauds car les œufs ne peuvent pas survivre au froid. La femelle meurt à la fin de la période de ponte. L’ incubation est variable et dure de une à plusieurs semaines, selon les conditions de température et d’humidité relative ambiantes.

La chenille néonate nait quelques jours après la ponte et se  construit  un léger fourreau soyeux, composé de fibres du substrat infesté (laine, poils, excréments, …). C‘est généralement dans ce fourreau qu’elle évoluera jusqu’au moment de la nymphose.

Le développement larvaire peut durer de quelques semaines seulement à plusieurs mois si les conditions sont défavorables.
La larve peut rester sans s’alimenter pendant une longue période et en cas de disette la chenille peut consommer partiellement ou totalement son fourreau.

A l’approche de la nymphose, la chenille (elle est généralement dans son fourreau) va s’abriter dans une anfractuosité du substrat nourricier, ou celle d’un mur ou d’un tout autre abri. C’est là que s’opèrera la chrysalidation. La durée du stade chrysalide est de 12 à 20 jours.

Après l’émergence du papillon il subsiste une dépouille nymphale blanchâtre.

Tinea pellionella hiverne à l’état larvaire. Dans la nature cette mite est monovoltine alors qu’elle effectue 2 à 3 générations annuelles dans les locaux, mais ceci uniquement si ces derniers sont chauffés.

La mite à fourreau affectionne les endroits clos et toujours chauffés, sa présence passe souvent inaperçue car c’est une espèce discrète, le papillon comme les larves n’étant actifs que la nuit.
Le mâle vit plus longtemps que la femelle, il vole fréquemment alors que la femelle se déplace essentiellement en marchant ou en sautant.

Tinea pellionella ne peut se nourrir qu’aux dépens de matières d’origine animale alors que Tineola bisselliella se développe en plus sur des matières d’origine végétale.
Cette teigne représente une menace pour les établissements muséologiques (en particulier ceux qui recèlent des collections zoologiques), elle peut en effet y faire de considérables ravages en se nourrissant de tout substrat contenant de la kératine (poils, peaux, fourrures, cornes). Les meubles anciens décorés de riches soieries (canapés, fauteuils), les tentures, les tapisseries, la soie, les tapis et les lainages naturels sont aussi très appréciés par les larves.

T. pellionella  a même causé des dégâts importants sur des pianos en s‘attaquant aux feutres. L’espèce (ses chenilles) recherche particulièrement les endroits où elles seront peu ou pas dérangés, ainsi elles se réfugient parfois dans des armoires des placards ou des tiroirs ou il y a du vieux linge ou des vieux lainages.
Les tissus, vêtements ou lainages sales et épais sont plus recherchées par ceux qui sont propres.

Tinea pellionella est maintenant quasiment cosmopolite, elle est largement distribuée dans presque toute l’Europe, tant au nord qu’au sud.

Tineola bisselliella et Trichophaga tapetzella (cf. fiches correspondantes) ont le même habitat et nuisent aux même matériaux que Tinea pellionella.

Les adultes de ces 3 espèces se différencient facilement :

• Tinea pellionella a les ailes antérieures uniformément, grisâtres et luisantes ou plus ou moins jaune terreux à roussâtre, avec des points bruns régulièrement disposés.
• Tineola bisselliella a les ailes antérieures uniformément blanc jaunâtre satiné, sans points foncés. Par ailleurs sa tête porte en dessus une dense touffe de poils brun roux.
• Trichophaga tapetzella a les ailes antérieures bicolores.

Parmi ces 3 espèces seule la chenille de Tinea pellionella vit dans un fourreau, cette particularité permettra aisément de la séparer des 2 autres.