La petite vrillette est un bon voilier, l’envol des adultes débute à partir du printemps et se poursuit jusqu’en septembre avec un pic d’émergence en juillet et août.
C’est à cette période que l’insecte est actif et on peut alors voir des petits tas de vermoulure sur les objets en bois, les boiseries de construction, signes évidents de sa présence.

La ponte, qui est en moyenne de 12 à 40 œufs (beaucoup plus en conditions optimales), s’effectue en plusieurs dépôts dans les anfractuosités du bois, les canaux et anciennes galeries des bois infestés.
Les œufs qui mesurent environ 0,5 mm sont difficiles à repérer du fait de leur petite taille; ils sont blanc laiteux et en forme de citron.

L’incubation dure 2 semaines environ et dès leur naissance, les larves néonates creusent et s’enfoncent immédiatement dans le bois.
Le développement de la larve jusqu’au stade nymphal, est très dépendant de la qualité nutritive du bois, la température et l’hygrométrie des lieux infestés ainsi que la dégradation préalable du bois par les champignons lignivores.

Il peut durer de 8 à 36 mois, voire jusqu’à dix ans lors de conditions défavorables. Il est optimal à une température avoisinant les 22° C et une humidité relative, à l’extérieur du substrat, de 50 à 60%.

La nymphose dure environ 15 jours puis l’adulte quitte le bois en creusant un trou d’envol circulaire, de 1 à 3 mm, pour rejoindre l’extérieur.

Le cycle de développement complet (du dépôt de l’œuf à l’émergence de l’adulte) varie de 1 à 4 ans en fonction des conditions thermo hygrométriques, il est grandement raccourci (quelques mois) dans le cas d’une attaque de champignons lignivores.

Sous les climats chauds, il y a 2 générations annuelles. Les adultes vivent en moyenne 4 semaines.

Liste des matériaux infestés par cet insecte : 

La petite vrillette est particulièrement nuisible à la partie tendre des bois manufacturés et œuvrés, aussi bien de résineux que de feuillus (meubles anciens, sculptures, tableaux, œuvres d'art, charpentes, poutres et planchers, ....).

Les vieux meubles sont particulièrement infestés par cette espèce. Elle s’attaque uniquement à la partie aubieuse des essences résineuses et feuillues si le bois est duraminisé et à l’ensemble du bois, y compris le duramen, en cas de contamination de celui ci par des champignons lignivores.

L’aulne, le bouleau, le noyer, le pin, le peuplier, le châtaignier et le sapin sont particulièrement touchés, mais rarement le chêne et le frêne. Les bois tropicaux denses sont peu affectés par le développement larvaire de la petite vrillette par contre les bois blancs sont fortement attaqués.

La petite vrillette peut aussi se développer aux dépens des vieux livres et des archives causant d'importants dégâts dans les bibliothèques.

Les orifices d’envol circulaires, ainsi que les galeries creusées dans tous les sens du fil du bois, compromettent fortement sa résistance mais permettent également de repérer la présence de cet insecte.

Toutefois, les trous d’émergence ainsi que la vermoulure que l’on voit souvent n’indiquent pas forcément une infestation active, celle ci pouvant parfois être très ancienne.

Cette vermoulure finement granuleuse et en forme de cacahuète, est caractéristique de quelques espèces de la famille des Anobiidae, dont le Nicobium castaneum (cf. fiche) et l’Oligomerus ptilinoides (cf. fiche).

De par leur taille et leur forme circulaire, les trous de sortie des adultes peuvent être confondus avec ceux effectués par des Lyctidae (genres Lyctus et Trogoxylon) mais la vermoulure granuleuse de l’Anobium punctatum permet facilement de les différencier (cette vermoulure est poudreuse, aspect fleur de farine chez les Lyctidae).

Cet insecte cosmopolite, est présent surtout dans les zones à climat tempéré (Europe, Afrique du Sud Est, Australie, Etats-Unis, Outre-mer …).

En France il est particulièrement bien implanté dans l’Ouest et le Sud-ouest, où les conditions climatiques (humidité) sont plus favorables à son développement.

Nicobium castaneum
Oligomerus ptilinoides