La biologie de cette espèce est voisine de celle de la Petite vrillette (Anobium punctatum) (cf. fiche). L’envol des adultes (c'est un bon voilier) se déroule du printemps jusqu’en septembre avec une période d’apparition plus importante en juillet et août et c’est à cette époque que l’on peut alors voir des petits tas de vermoulure excrémentaire au niveau des matériaux infestés. La femelle pond en moyenne une trentaine d'œufs (beaucoup plus si les conditions sont optimales), ils sont blanc laiteux, assez difficiles à repérer étant donné leur très petite taille, environ 0,5 mm. La ponte s’effectue en plusieurs fois, les œufs sont déposés dans des anfractuosités du substrat, dans les canaux du bois ou dans des anciennes galeries. L’incubation dure environ 1 mois, les larves néonates forent immédiatement de nouvelles galeries pour se nourrir. Les déjections larvaires sont caractéristiques, jamais pulvérulentes, mais en forme de petites cacahuètes, ce qui permet de les différencier de celles de larves d’autres espèces (Lyctus brunneus, L. linearis et Hylotrupes bajulus) (cf. fiches) pouvant attaquer les mêmes substrats. La durée du développement larvaire est très dépendante de la qualité nutritive du support, de la température et de l’hygrométrie ambiante. Elle peut durer de 8 à 36 mois, voire jusqu’à dix ans si les conditions ne sont pas favorables. Au terme de leur développement, les larves s'aménagent, dans le matériau nourricier, proche de la surface, une logette nymphale bien visible, très résistante pouvant rester partiellement en place bien après l'envol de l'imago. Le trou de sortie de l'adulte est presque circulaire. Le développement est optimal lorsque la température avoisine les 22° C pour une humidité relative de 55 à 60%. L'adulte vit environ 1 mois, parfois plus.

La Vrillette des bibliothèques s’attaque surtout aux bois blancs et tendres mais ne néglige pas non plus les résineux en cas de besoin ainsi que toute sorte de bois ouvrés. Elle infeste très souvent les mobiliers, ouvrages d'art et sculptures de notre patrimoine. Elle se nourrit également de vieux documents, tout support en papier et en carton. Les parchemins et les reliures en cuir sont parfois littéralement dévorés par les larves. Les adultes ne commettent pas de dégâts directs.

La Vrillette des bibliothèques est absente des régions tropicales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du sud. C'est une espèce à distribution typiquement holarctique.

Anobium punctatum